dimanche 29 avril 2007

Voyage à dos de bouchon


Les brumes alcoolisées se dissipent doucement, laissant derrière elles le doux souvenir d’un voyage au coin de la rue à saveur de pinot noir. Pourquoi donc ? Ah oui ! Je me souviens ! C’est que Steve Lemieux (chef cuisinier), et Sylvain Leduc (sommelier) du Bouchon de Liège nous ont fait voyager à dos de bouchon hier soir ! Écoutez ça :

Pour me mettre en bouche, j’ai laissé fondre sur ma langue des ris de veau servis en légers beignets saupoudrés de paprika. Ils étaient déposés sur une plage de concombres frais à l’aneth à l’allure d’algues marines tout juste refoulées par la mer.

Il y a 1001 façons d’apprêter les ris de veau, ce qui transforme chaque nouvelle dégustation en aventure pas toujours heureuse (je vous raconterai bientôt celle du Cabotin), mais cette fois, l’expérience a été une réussite. La combinaison d’épices choisie et l’accompagnement laissaient une agréable sensation de chaleur exotique et de fraîcheur printanière sur le palais. Un délice qu’il serait peut-être mieux, cependant, de servir plus modérément. Les entrées trop copieuses laissent toujours mon estomac gourmand un peu frustré de chercher sans succès de l’espace pour la suite de la fête.

Le Dry Martini et le premier verre de Chorey-les-Beaunes 2003 ayant allumé quelques étoiles dans ma tête, j’ai poursuivi avec un magret de canard de Barbarie servi, lui aussi, sur un lit à l’image d’une plage à marée basse et rehaussé d’une salade de tomates fraîches aux herbes. Là encore, le mélange chaud-froid, décidément à la mode sur les comptoirs des chefs, était une réussite. L’animal, bien que très goûteux, aurait toutefois mérité quelques minutes de plus dans la poêle. Ceci aurait évité que le goût du sang ne camoufle un peu celui de la volaille et que sa peau se détache seul dans l'assiette, en plus d’éviter que la jolie mer jaune et verte du fond de l’assiette ne vire au rouge après le premier coup de couteau.

La bouteille en fin de course et la voie lactée dans la tête, j’ai terminé par une boule de sorbet à la noix de coco surplombée de biscuits aux pralines. Un vrai délice qui a enrobé mon estomac de soleil tropical alors qu’il s’apprêtait à tituber sous mon parapluie.

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