dimanche 23 septembre 2007

Déjeuner-brunch : nouvelles adresses

Comme promis, Franky et moi nous sommes mis en quête de nouvelles tables où bruncher. Nous en avons dernièrement essayé trois. Vous y trouverez certainement votre compte en fonction de l'humeur du jour et de la taille du portefeuille.


Aux Derniers humains :

Dans ce petit café de quartier au coin de St-Denis et Bélanger, on vous annonce la couleur dès le pas de la porte. Une affiche sur la porte vous informe qu'on n'y accepte ni cartes bancaires ni chèques pour ne pas enrichir les institutions bancaires. Ça sent la gauche rosemontaise, le café équitable et le vinaigre dans le saut d'eau histoire de ne pas polluer en passant la vadrouille. Derrière le comptoir, le chef est généreux sur les quantités et les épices. On sort de là le bidou bien repu. C'est bon et pas cher, le service est agréable et la clientèle n'a pas l'allure snobinarde qui a envahie le marché Jean-Talon. Cependant, on doute un peu de la propreté de la vaisselle et des cuisines et l'odeur de boule à mite qui règne dans la grotte où sont installées les toilettes est un peu étourdissante.

À La bête humaine :

Changement radical. Au 1637 avenue Van Horne, on vous propose un déjeuner nouveau genre dans un resto branché d'Outremont. Nous y avons essayé la pierrade déjeuner pour deux. La pierrade est une méthode de cuisson ancestrale des bergers alpins. En hiver, ils entretenaient le feu sous une grande pierre plate qui leur servait à la fois de surface de cuisson et de chaufferette. À La bête humaine, on vous propose d'adapter la méthode au brunch et de cuire vous même bacon, jambon et canard sur une pierre chaude déposée au centre de votre table. Le tout est servi avec pain baguette, oeufs brouillés crémeux à souhait, pommes de terres rissolées et petite salade vinaigrée. Un vrai délice à consommer toutefois avec modération pour éviter de trouer son portefeuille.

At Dusty's :

Autre décor, autre langue, autre temps. La mecque du déjeuner du Mile End est installée au coin de Du Parc et Mont-Royal depuis 1949 et, tenez-vous bien, ce diner n'a pas changé d'un poil depuis l'époque. En plus, les cycles de la mode étant ce qu'ils sont, les jeunes serveuses font presque parti du décor avec leurs allures sixties. Calé dans la banquette brune, on a vraiment l'impression de faire un voyage dans le temps. Franky m'aurait dit "vient'en on s'en va déjeuner à New York en 1965" que l'expérience n'aurait certainement pas été bien différente. Dans l'assiette vous retrouverez toute la simplicité de la cuisine de votre enfance, quand maman servait des pan cakes noyées dans le sirop sur un air d'Elvis. À adopter sans hésiter !

lundi 3 septembre 2007

Au 51...

au 51

J'ai toujours trouvé que ça manquait, à Baie-Saint-Paul, une table digne de ce nom où ça ne sent pas la trappe à touristes. Entre la poutine de casse-croûte à 8 $, le McDo et le resto surévalué, il était presque impossible de bien manger au centre de ce magnifique petit village.

Eh bien, ce n'est plus le cas. Ouvert il y a de cela environ un an, situé dans une charmante maison presque bicentenaire, Au 51 propose un menu intéressant, fin et audacieux. Le cassoulet aux gourganes est suprenant et les viandes sont cuites et présentées dignement. Le menu est bien pensé, alors que l'on construit soi-même son repas pour 40 $, ce qui est, avouons-le, très raisonnable pour la qualité de la nourriture. Même chose pour la carte des vins : à point et pas trop dispendieuse, avec quelques importations assez audacieuses.

Le service est juste assez rapide pour ne pas que l'on s'impatiente, mais nous laisse le temps de bien goûter les plats, souvent des classiques repris à la sauce du terroir régional.

Et il y a même des bières locales.

Petit bémol, par contre. Les portions pourraient être juste un peu plus généreuses. À peine.

Au 51 - 51, rue Saint-Jean-Baptiste, Baie-Saint-Paul - Tél.: 418 435-6469. Menu saveur à partir de 39 $

Le Jardin Tiki

Hier soir, je suis allé manger au Jardin Tiki.
Aujourd'hui, j'ai mal au ventre.
Vive les buffets.

Le Jardin Tiki: La reine des tartes

S'il est un mets qui éclipse tous les autres au Jardin Tiki, paradis du kitsch et du cocktail flamboyant, c'est la tarte à la noix de coco.

Je l'ai reluquée dès que je suis passée près d'elle pour me servir une soupe Wonton. Je lui ai fait un clin d'oeil lors de ma première assiette remplie de salade verte, d'étranges brochettes de poulet et de nouilles chinoises luisantes. Je me suis arrêtée devant elle pour la deuxième assiette dans laquelle j'ai lancé à coup de louche les suspicieuses goberges pannées et les glissantes cuisses de grenouilles.
«Eh, la tarte, je reviendrai te chercher.»

Mais avant, je vais me laisser tenter par une autre assiette, un terre et mer douteux, composé d'un pilon de poulet ressemblant à du canard laqué, ainsi que de l'unique élément du bar à fruits de mer: la crevette précuite sans tête dans sa carcasse. Classique des buffets chinois.

«Je te jure. Je ne prendrai pas de Jell-O. Peut-être un peu de melon d'eau et une bouchée de ce trop consistant gâteau au fromage qui voisine ton plateau, mais c'est tout. T'es le Shérif des tartes, ma belle au coconut. Je n'avais pas imaginé à quel point je pourrais te désirer.»

Des crevettes à décortiquer, je me suis vite blasée. Un buffet, c'est déjà cher payé lorsqu'on doit se lever pour remplir son assiette, alors je perds patience à devoir tant travailler pour manger mes crustacés. De toute façon, j'ai une tarte qui m'attend.

Avant de la cueillir, je me lave les mains dans la salle de bain beige, pièce des plus platoniques du Jardin Tiki. Dommage que toute l'énergie ait été mise à la déco en salle. Les toilettes sont pourtant un endroit dont l'ambiance ne doit jamais être négligée.
«J’arrive ma jolie!»

Je la retrouve. Il y en reste une pointe, un généreux triangle de mélange crémeux et gélatineux à la noix de coco, immaculé et coiffé d'un nuage de crème fouettée qui n'a rien du naturel d'une crème 35% de m.g. Je l'aime quand même.

Je m'en empiffre, en fais mienne.

Avant de quitter le Jardin Tiki, j'ouvre mon biscuit chinois.
Il m'annonce que «De bonnes nouvelles viendront par la poste».

Tarte, j'attends avec une hâte sans nom la carte postale que tu m'enverras.
xxx

Aventure dans l'antre du kitsch

Ah maudit médias qui influencent nos vies jusqu'à nos expériences culinaires... Hier soir, j'ai succombé à la tentation que faisait miroiter l'intrigant reportage d'Émilie Dubreuil de Macadam Tribus : À la rescousse du patrimoine architectural kitsch montréalais. On nous y faisait découvrir quelques paradis du kitsch de la métropole dont le Jardin Tiki, un buffet chinois décoré à l'hawaïenne à grand renfort de lumières multicolores, de palmiers et coquillages artificiels, sans oublier la musique typique des îles du Pacifique et le personnel en chemises fleuries.

Un tel endroit pique la curiosité et il faut dire que le voyage à l'est de la rue Sherbrooke en vaut la chandelle : le Jardin Tiki offre un dépaysement total, dans le temps et dans l'espace. On se croirait sur une base militaire américaine des îles Hawaï pendant la deuxième guerre mondiale. Cependant, assurez-vous d'avoir l'estomac bien accroché avant de vous attabler car, en matière de buffet chinois, on a vu mieux. La fraîcheur n'est pas toujours au rendez-vous et on ne mange pas toujours ce qui est indiqué. Par exemple, on vous sert de la dinde laquée à la place du canard laqué. Pas fort... Rabattez-vous sur la contemplation du décor en sirotant votre cocktail géant ça ira mieux.

Le Jardin Tiki - 5300, rue Sherbrooke Est, Montréal - (514) 844-4227 - entre 17 et 25 $ par personne (cocktail compris).